vendredi 6 mars 2015

Arrêtez de me juger sans avocat, SVP



Arrêtez de me juger sans avocat, SVP

Ce vendredi 20 février 2015, je me suis rendu à ma convocation de la 17ème chambre civile du TGI de Paris.
Je m'attendais à une nuée de journalistes venus témoigner du fait que l'on arrive maintenant à m'intenter un procès pour une RÉELLE  infraction à la loi et non plus avec des faux.
C'est historique : enfin un premier procès pour lequel je suis enfin coupable !
J'avais effectivement enregistré un magistrat, la juge des libertés et peines Emilie Thubin en charge de me faire exécuter mes obligations du 4ème procès, celui de rébellion à agent. Et publié la bande son. C'est interdit.

On veut me faire payer 4 500 euros pour ce fait, loi du 29 juillet 1881, article 38 ter.
Arrivé à 13H30, je passe en dernier vers 17H. Pendant toute l'après-midi, une bande d'avocats en blouse noirâtre et jabot blanc ridicule se succèdent pour défendre ou prendre note des délibérations antérieures.
La présidente semblait de bonne humeur, plaisantais parfois.

Trois prévenus présents seulement sont appelés à la barre. Vers 16H30, suspension de séance.
Je demande au gendarme resté seul dans la salle : "mais ils m'ont oublié ?!"
- non, c'est une suspension, ça va reprendre.
- OK, je vais aux toilettes.
Je le gratifie de ma carte de visite "vous y trouverez pas mal d'accusations documentées sur la corruption dans les tribunaux".

De retour, la cour réapparaît, le gendarme me demande de me lever. Le gendarme revient discrètement déposer ma carte à côté de moi. Seul contre tous.

À la barre, on me demande mon nom, mon lieu de naissance : "Dakar, Afrique Occidentale française"
- au Sénégal

- le Sénégal a été inventé 11 ans après

- mmmmoui, c'est au Sénégal, maintenant

On me récite mes droits "vous pouvez garder le silence, répondre aux questions… Désirez-vous un avocat ?"
- oui, c'est la moindre des choses
- vous n'avez pas fait la demande
- on ne m'a pas envoyé de formulaire ni d'indications, juste une convocation par huissier
- vous insistez pour avoir un avocat ?
- oui
- combien gagnez-vous ?
- 970 euros de retraite française et 76 dollars de retraite américaine
- vous devez faire une demande d'aide juridictionnelle, vous y avez certainement droit
- je sais, j'en ait déjà fait plusieurs pour différent procès iniques, l'aide m'a toujours été refusée ou ignorée alors que j'y avais droit...

Les visages se crispent, la présidente n'a plus envie de plaisanter. La procureure se lance alors dans des menaces d'être jugé si je ne fais pas la demande d'aide juridictionnelle avant la date relais.
- c'est quoi une date relais ?
- la prescription étant courte, il faut reconduire le délai de prescription.

Je pensais à part moi que les prescriptions sont élastiques en justicerie, tout comme l'espace-temps en relativité générale. Encore un truc bidon, cette histoire de prescription, plus utile pour absoudre les criminels et leur donner le temps d'être blanchis automatiquement.
Une fois blanchis, hors d'atteinte, le criminel peut même raconter ses exploits dans un livre qui sera best-seller, tant qu'à faire.
Que l'on pense aux velléités du plus petit président de la République qui voulait créer des délais de prescription pour les infractions financières et vous aurez compris un peu mieux comment la justicerie fonctionne et pour qui.

Le greffier déchire un bout de papier et griffonne la date du renvoi dessus, me le donne.
- vous n'avez pas quelque chose de plus sérieux, de plus officiel, que ce bout de papier déchiré comme convocation ?
- il n'y a pas de convocation écrite…
- je sais, parce que c'est un renvoi contradictoire, ce qui n'explique rien, d'ailleurs. On m'a déjà fait le coup en 2007, renvoi contradictoire de mon premier procès au 7 septembre 2007 pour apprendre le 7 que j'avais été jugé le 5 (sans avocats). On m'avait bien conseillé comme vous de bien noter la date parce qu'il n'y aurait pas de convocation écrite. Ce que j'ai fait, bien évidemment. C'est pour cela que je demande une note écrite avec nom, ou un tampon de votre tribunal. Au cas où.

On ne répond pas, je sors et rentre chez moi avec le "précieux" papier déchiré :



Beaucoup de justiceries ne pourraient s'exécuter si un public nombreux venait y assister.
Ceux qui veulent venir m'applaudir le 6 octobre 2015 à 13H30 au TGI de Paris, 17ème chambre civile, peuvent m'envoyer un courriel à patrice.henin@gmail.com
Pas pour me soutenir puisque je suis coupable, pour une fois. Mais pour jouir du spectacle de ma plaidoirie, de mon cru.

J'avais invité par téléphone et courriel madame Dominique Simonnot, journaliste "spécialiste" des procès véreux au Canard Enchaîné à venir assister à cette audience.



Elle n'est pas venue.

J'ai du travail hormis la rédaction de cette future plaidoirie : remplir et envoyer un dossier de demande d'aide juridictionnelle, non pas pour l'obtenir, mais pour prouver que l'on me la refuse systématiquement ; écrire une lettre recommandée avec accusé de réception au tribunal pour leur signifier que j'ai bien pris note de la date de renvoi au 6 octobre 2015. Que le tribunal réponde ou pas, si je suis jugé avant, j'aurais une trace de la date indiquée.
Porter plainte contre madame Dominique Simonnot du Canard Enchaîné et aussi, tant qu'à faire, contre Edwy Plenel et François Bonnet de Médiapart, que j'ai interpelé plusieurs fois depuis 2008.
Ces gens là se disent représentatifs du journalisme indépendant, sauf lorsqu'il s'agit du cas Patrice Hénin : il est crucial de les démasquer, leur silence permet tous les crimes en justicerie.

Continuer mon blogue…


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